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A première vue, le sujet n'est pas controversé. L'opinion publique
est persuadée que la communauté scientifique est unanime sur le
réchauffement climatique, et surtout ses causes. Le message véhiculé par
l'ensemble des media est que le réchauffement de la terre est un
phénomène anormal dont les comportements humains en sont responsables. Les
prédictions des scientifiques sont un
réchauffement de plusieurs degrés en un siècle, des catastrophes
climatiques, et la mise en danger de nombreuses populations en divers
endroits du globe à cause de la remontée des eaux.
Néanmoins, cette description apocalyptique n'est pas une réalité. Ce n'est
qu'une hypothèse. Ce
qui est effectivement observé c'est l'augmentation de la température du globe
depuis deux siècles. Ceci coïncide avec le début de l'ère industrielle, et
de
l'augmentation de la production de gaz carbonique accusé de créer
cet effet de serre.
Qu'est ce que l'effet
de serre ?
Le soleil apporte la chaleur
à la terre par sa lumière composée de la lumière visible, mais aussi de lumières invisibles à nos yeux que sont les
infrarouges et l'ultraviolet. La terre se réchauffe sous l'effet de ce
rayonnement et réémet de la lumière infrarouge de plus grande longueur
d'onde rayonnée à l'extérieur. Une partie de cette lumière est
absorbée par des gaz contenus dans l'atmosphère comme le gaz carbonique,
mais aussi le méthane, et la vapeur d'eau. C'est cet effet qui permet à la
terre d'être plus chaude que si elle n'avait pas d'atmosphère. Si la
surface de la terre se comportait comme un miroir parfait, toute la
lumière reçue provenant du soleil serait réémise vers l'espace, et la
température de la terre serait bien plus basse. D'ailleurs, la planète
Vénus qui a une atmosphère bien plus dense que la notre a un effet de
serre beaucoup plus important et la température à sa surface est
supérieure à 400°C. Par contre la Lune qui est à la même distance du
soleil que la Terre n'ayant pas d'atmosphère est beaucoup plus froide,
avec une température au sol qui varie énormément entre le jour et la nuit.
L'origine du gaz carbonique
Il est produit par la
combustion du bois, des moteurs thermiques à essence, diesel ou gaz, mais
aussi par notre respiration. Les plantes absorbent le gaz carbonique et
produisent de l'oxygène, tandis que les hommes et les animaux font
l'inverse, ils brûlent les composés organiques à base de carbone et
produisent le gaz carbonique. C'est ce mécanisme de combustion qui produit
de l'énergie.
Le réchauffement climatique
Le climat sur la terre a
continuellement changé, et c'est un leurre de croire que l'on peut
stabiliser le climat. Depuis sa naissance la terre a vécu de grands
changements climatiques que l'on ne peut absolument pas attribuer à
l'espèce humaine, c'était bien avant qu'elle n'apparaisse sur la planète.
Sans remonter aux époques lointaines de la genèse de la terre qui ont vu
des bouleversements climatiques très importants, plus récemment le climat a connu des changements importants.
En remontant le temps, à partir des années 1940 nous avons vécu un
refroidissement, ce qui faisait dire aux scientifiques des années 1970 que
la terre se refroidissait, et que l'on entrait dans une ère glacière.
Quelques siècles auparavant à l'époque de Louis XIV, l'Europe a connu une
période très froide qui a correspondu à ce que l'on a appelé le mini âge
glacière. A cette époque on a pu traverser la Seine à pied à cause du gel.
Cela a été une des raisons de la révolution française de 1789. A cause du
climat plus froid, les récoltes ont été plus mauvaises, et le peuple avait
faim. Plus en arrière au début du deuxième millénaire, nous avons
vécu une période très chaude. C'est à cette époque que les Vikings sont
allés peupler le Groenland, qui était une terre verte (Green Land). Nous
voyons donc que le climat change, et même rapidement.
L'origine du réchauffement
En réalité personne ne sait réellement ce qui se passe. On a
observé que la quantité de gaz
carbonique augmente, mais on est bien incapable de dire qu'elle est
l'importance de cet action sur le climat de manière certaine. De nombreux
facteurs influencent le climat, et il est très difficile de faire la part
des choses. Voici un rappel de quelques uns de ces paramètres :
a) L'effet de serre est dû non seulement au gaz carbonique, mais
aussi au méthane, à la vapeur d'eau et à d'autres gaz. On connaît bien le
problème du premier gaz, par contre on ne sait pas comment traiter le deuxième. Le
méthane est produit par les marécages, la putréfaction, la digestion (les
fameux pets des vaches!), et les fuites dans les pipelines au cours de
leur transport. Il n'y a pas de solution facile à cela, et on n'en
entend pas beaucoup parler. Lorsque la terre se réchauffe, l'évaporation
de l'eau devient plus importante, et ainsi d'une part l'atmosphère se
charge en vapeur d'eau qui amplifie l'effet de serre, mais aussi
d'autre part il y a formation de nuages qui réfléchissent les rayons du
soleil, et diminuent donc la quantité de rayonnement solaire qui atteint
la terre, ce qui a pour effet un refroidissement.
b) Des profondeurs de la terre nous viennent toutes sortes de gaz qui
produisent de l'effet de serre et qui ne sont pas d'origine humaine. Il y
a des sources sous marines de méthane, les volcans crachent des quantités
gigantesques de gaz carbonique. Ces gaz contribuent à l'effet de serre,
mais de manière très peu connue, et difficilement modélisable à l'heure
actuelle.
c) La terre possède un champ magnétique dirigé Nord - Sud, quasiment
parallèle à l'axe des pôles. On sait que dans le passé ce champ magnétique
a changé de sens, c'est à dire que le pôle nord magnétique s'est trouvé au
pôle sud. Ces variations de champ magnétique se produisent de manière
assez aléatoire. Ce champ magnétique joue un rôle important sur le climat.
Au moment de ces changements de sens du champ magnétique terrestre, le
climat est affecté. Il semble que nous soyons dans une période de
changement de cet axe. Dans quelques milliers d'années le pôle nord
magnétique sera au pôle sud. En attendant cela perturbe le climat.
d) Evidemment le soleil joue un rôle primordial sur notre climat. Une
petite variation de son activité crée un déséquilibre sur notre planète.
On a observé que le soleil avait une activité qui suivait un cycle de onze
années. Des tâches sombres apparaissent et disparaissent avec cette
périodicité. Or depuis trois siècles le nombre de tâches solaires n'a
cessé d'augmenter en même temps que la température terrestre. Par ailleurs
le soleil n'est pas comme une ampoule électrique qui fournit une quantité
de lumière constante. C'est plutôt comme un tube néon qui fluctue. Ces
fluctuations, même relativement faibles ont un effet sur terre.
Prévoir le climat
Le climat est d'une complexité extrême. Il fait intervenir un très grand
nombre de paramètres: l'atmosphère, les terres et les océans. Ces trois
parties sont chacune interdépendantes les unes des autres. Les gaz
contenus dans l'air se dissolvent dans les océans, la chaleur de la terre
ou de l'eau se communique à l'air et inversement. Chaque fois qu'il y a
échange, la difficulté est de calculer les vitesses auxquelles ces
échanges se font. Pour cela les scientifiques ont besoin de coefficients
qu'ils ne connaissent pas, et qu'ils évaluent. Par exemple on ne sait pas
à quelle vitesse le gaz carbonique de l'air se dissous dans les océans.
C'est pourtant un paramètre important, puisqu'il va déterminer la quantité
de gaz carbonique restant dans l'atmosphère.
Avoir l'audace de faire des prédictions à cent ans relève de la loterie.
D'ailleurs les modèles donnent des résultats très différents. Par exemple
un réchauffement de 1,5 à 6 degrés. C'est une très grande incertitude qui
jette des doutes sur leur validité, et qui ne fait que traduire notre
incapacité à faire des prévisions.
L'utilité du problème de l'effet de serre
Qui a intérêt à ce que le réchauffement
climatique soit d'origine humaine? Cette question est très importante, car
il est intéressant de savoir à qui profite cette démarche. On trouve
immédiatement deux groupes de pression qui tirent avantage de cette
théorie.
D'une part les "écologistes intégristes", partisans de la diminution
de notre niveau de vie. Ils sont devenus les extrémistes religieux laïques de notre
époque. Il est intéressant de remarquer qu'ils ne soutiennent pas la
fusion froide, alors que c'est une des formes d'énergie les plus propres qui soient.
Cette source d'énergie quasi inépuisable les inquiète, car cela
risquerait de donner à l'homme les moyens d'épuiser les ressources
de la terre. Ces "écologistes intégristes" préfèrent des moyens plus limitatifs, les
sources d'énergie non concentrées telles que le solaire ou l'éolien.
Heureusement, la grande majorité des écologistes ne suit pas cette voie,
et attendent impatiemment une nouvelle source d'énergie propre.
Malheureusement ce sont les "écologistes intégristes"qui sont
les porte paroles de l'ensemble des écologistes.
D'autre part les défenseurs du nucléaire ont tout intérêt à soutenir que cette
source d'énergie ne crée pas de gaz à effet de serre. Il n'y d'ailleurs
qu'à voir les publicités faites dans ce sens pour comprendre à quel
point l'industrie nucléaire soutient la lutte contre la production de gaz
carbonique.
Les opinions changeantes des scientifiques
A la fin des années soixante ils nous promettaient une fin du monde avec
une grande glaciation. Maintenant c'est l'inverse la terre se réchauffe!
Ces changement s d'opinion ne tiennent pas au hasard. En effet dans les
années 1940 on a assisté à une période de refroidissement, rappelez vous
l'action de l'abbé Pierre en 1954 à la suite d'un hiver très rigoureux.
C'était donc une extrapolation de cette tendance au refroidissement qui
faisait penser que nous entrions dans une ère glacière. A l'époque
personne ne parlait d'effet de serre, alors que le gaz carbonique était
déjà bien présent dans l'atmosphère. Plus tard l'effet de serre est apparu
et son cortège de décisions politiques.
La perception de la pollution comme étant due à l'effet de serre
Nous sommes tous témoins de la pollution qui règne dans nos villes, et il
est certain qu'elle gâche notre vie de manière grave par les odeurs et
surtout les conséquences médicales : maladies chroniques, allergies etc.
Mais inconsciemment nous associons pollution et réchauffement climatique,
alors que le gaz carbonique est totalement inoffensif, c'est un gaz neutre
qui ne réagit chimiquement avec rien d'autre.
La perception du changement climatique
Dire que le temps se dégrade, qu'il n'y a
plus d'été, ou plus de saisons sont des phrases que nous avons tous
entendus depuis toujours. Cela n'a rien de nouveau. Plusieurs raisons
expliquent cette perception biaisée du climat :
a) Les météorologues parlent de températures normales c' est une grave
erreur, il n'y a pas de température normale, il n'y a que des moyennes, et
d'ailleurs calculées que depuis environ un peu plus d'un siècle. On
devrait parler de moyennes
b) Les moyennes sont celles de températures mesurées dans des villes,
alors que celles-ci ont énormément changé au cours des quelques dernières
dizaines d'années: beaucoup de voitures qui réchauffent l'air, en hiver le
chauffage des habitations, en été la climatisation. Pour pouvoir comparer
des températures mesurées au même lieu, mais un siècleplus tard,des
coefficients de correction sont appliqués, mais avec quelle précision?
c) Avec l'âge nous devenons plus sensibles à la chaleur, et comme nous
comparons à notre jeunesse, nous avons l'impression qu'il fait plus chaud.
Les enfants n'ont pas souffert de la canicule de l'été 2003, se sont les
personnes âgées et les nouveaux nés qui ont étés affectés. Dans les temps
anciens la mortalité était très élevée dans ces deux catégories de
population.
d) Nous vivons au rythme des vacances scolaires, dont les dates sont
fixées par le gouvernement. Par contre le climat fait ce qu'il veut,
et la neige ne tombe pas forcément au moment des vacances de février. Il
ne fait pas nécessairement beau au mois d'août quand nous sommes en
vacances.
Les craintes antérieures
Sans aller aussi loin
dans le passé où on faisait des sacrifices humains pour plaire au dieu de
la pluie, au Moyen Age on a brûlé des sorcières parce qu'elles
détraquaient le climat. Plus récemment, on a accusé les bombes atomiques
puis les fusées, et récemment le concorde. C'est une tendance de l'homme
d'essayer de trouver un coupable même s'il n'y en a pas.
Les prévisions du passé
Puisqu'on ne peut pas se
projeter dans l'avenir et se demander ce qui va advenir de notre planète,
on peut à la place regarder ce que dans le passé il avait été prévu, et
qui ne s'est pas produit à cause de changements importants.
A la fin du XIXème siècle, il avait été prédit qu'à Paris, si
la circulation des voitures à chevaux augmentait dans les proportions qui
se produisaient, on aurait bientôt 20 centimètres de crottes
de chevaux dans les rues. Il n'en a rien été, l'automobile a remplacé les
voitures à chevaux, et ce problème a disparu de lui même.
De nouvelles technologies pourront éliminer les dégagements de gaz
carbonique,et rendre ce problème caduque.
Culpabilité
Cette campagne sur l'implication de l'homme dans l'effet de serre
n'est pas sans rappeler celle de notre civilisation judéo-chrétienne qui a
mis l'accent sur le péché originel et le sacrifice du Christ, mort pour
nos péchés présents et à venir. Nous devons nous sentir coupables et
responsables, alors que ce n'est pas le cas en ce qui concerne le
réchauffement climatique. Nous le sommes pour de nombreuses autres causes,
mais pas celle là.
Collusion politique, media et science
Il est intéressant de remarquer que les politiques se sont emparés de ce
problème écologique avec enthousiasme. Ils le font d'autant mieux que les
échéances sont lointaines, et que personne vivant aujourd'hui ne sera là
pour leur donner raison ou tord. Les media, à la recherche de titres
alléchants pour vendre leurs produits s'intéressent également à ce thème.
Les scientifiques dont les ressources financières dépendent du bon vouloir
des politiques ont intérêt de manière consciente ou non à favoriser cette
peur. Le résultat de cet engrenage est que le problème devient de plus en
plus grave et urgent. La très grande majorité des personnes ne peut pas
étudier en détail le phénomène, et accepte ce qui est écrit dans les
journaux. Les quelques interventions jetant le doute, comme celui de
Claude Allègre ne font pas long feu.
Côté religieux
Il est intéressant de noter que les media communiquent largement
sur le côté apocalyptique du réchauffement planétaire. La terre se
réchauffe, des zones entières seront inondées, des îles vont disparaître.
On nous annonce des catastrophes plus grandes les unes que les autres. Il
fera plus chaud en été, plus froid en hiver.
La solution ?
En conclusion, nous ne savons
pas s'il y a réellement un réchauffement climatique, et s'il y en a un
nous ne savons pas l'importance réelle de l'homme dans ce processus. Ce
que nous devons faire, c'est lutter contre la pollution qui elle est bien
réelle, et cause de réels problèmes maintenant. Ce faisant, nous
ferons baisser les émissions de gaz carbonique de manière naturelle. Il
est urgent d'attendre. Dans le paragraphe suivant se trouve un article de
Claude Allègre, physicien, ancien ministre qui met en doute le rôle
prépondérant du gaz carbonique dans le réchauffement planétaire. De
nombreux autres scientifiques ont les mêmes idées, mais personne ne les
écoute. Ils ne sont pas politiquement corrects. Au lieu d'essayer de
résoudre un problème quasiment impossible à faire, nous devrions nous
occuper des vrais drames qui se déroulent aujourd'hui devant nous.
L'espèce humaine s'est toujours adaptée à des changements bien plus
importants. Il n'y a aucune raison que nous ne soyons pas capables de
faire aussi bien aujourd'hui.
Article de Claude Allègre dans le journal "Le Monde" daté du 26 octobre
2006
A-t-on le droit d'émettre des doutes sur une théorie scientifique
"officielle", estampillée par les médias et les politiques ? A partir des
années 1980, un groupe de scientifiques a défendu l'idée que
l'augmentation de la teneur en gaz carbonique dans l'atmosphère allait
conduire à un réchauffement généralisé du climat de la Terre, à partir
d'un mécanisme physique bien connu, l'effet de serre. C'est-à-dire
l'absorption par certaines molécules, dont le CO2, mais aussi l'eau et le
méthane, des rayons infrarouges émis par la Terre chauffée par le Soleil.
Ce groupe de scientifiques s'est organisé à l'échelon international sous
l'égide des Nations unies pour rédiger des rapports officiels et
promouvoir la recherche en climatologie. Sous-jacente à cette démarche,
l'idée que l'homme est coupable et que nous courons à la catastrophe
planétaire. Aujourd'hui, la climatologie est devenue une science à la
mode, et ses budgets de recherche ont été multipliés par des facteurs
importants (sans doute presque 10 aux Etats-Unis). Du point de vue
médiatique et politique, cette théorie est devenue pour certains une
certitude, une vérité incontestable.
L'idée de réunir des experts pour connaître l'état de la science et
permettre ensuite aux politiques de décider paraît logique.
Malheureusement, lorsqu'on se trouve dans un domaine où la science est en
pleine évolution, où les découvertes se succèdent, où rien n'est simple,
les interprétations sont variées, et variables. La "vérité" scientifique -
si tant est que cette expression ait un sens - ne s'établit que petit à
petit, disons après une génération. La science est un processus de
démocratie différée ! Or, aujourd'hui, on assiste à la mise en place d'un
consensus s'appliquant à tout, à tous, et tout de suite !
Tous les quatre ans, un premier panel international de scientifiques
réalise un premier rapport. Celui-ci est transmis à un second panel
composé de représentants des gouvernements (certains sont scientifiques,
d'autres non) qui établit le consensus sur un scénario. Le premier
rapport, très volumineux, contient des points de vue assez nuancés, mais
il n'est guère lu. C'est le second rapport, plus court, plus politique,
plus affirmatif, qui devient de fait la vérité officielle. On imagine les
effets de la même procédure appliquée aux OGM ou aux cellules souches !
Cette manière de faire ressemble à celle qui eut lieu autrefois dans
certains régimes et qu'on ne veut pas revoir dans le monde libre.
L'épisode actuel n'est qu'une petite manifestation de cette pratique de
dictature intellectuelle.
On nous dit que 99 % des scientifiques sont d'accord ! C'est faux.
Quatre-vingts scientifiques canadiens, dont beaucoup de spécialistes du
climat, ont écrit au premier ministre pour le mettre en garde contre le
prétendu consensus. En France, des scientifiques et ingénieurs m'écrivent
pour dire que, mettant en doute la vérité officielle, ils ont été empêchés
de s'exprimer. Enfin, l'article publié dans le Wall Street Journal du 12
avril, "Climat de peur", écrit par l'un des plus grands météorologues
mondiaux, professeur au MIT, Richard Lindzen, raconte comment des
scientifiques de talent ont perdu leur poste pour avoir contesté la vérité
officielle, et comment d'autres ont perdu leurs moyens de recherche. Il ne
parle pas de la campagne de calomnie que l'on a orchestrée pour le salir,
l'accusant d'être à la solde des compagnies pétrolières, ce qui est infâme
!
Heureusement, en France, on n'en est pas encore là ! Alors pourquoi ces
réactions violentes face à mes doutes et mes questions ? Ces mêmes
attaques que la médecine développait contre le chimiste Pasteur, ou que
les géologues développaient contre le climatologue Wegener !
La raison de tout ce tintamarre est la peur. Car plus les recherches
climatologiques avancent, plus la vérité officielle apparaît fragile.
L'eau est le principal agent de l'effet de serre, 80 fois plus abondant
que le CO2 dans l'atmosphère, or on arrive difficilement à modéliser le
cycle de l'eau, notamment parce qu'il est difficile de modéliser les
nuages, de déterminer la proportion de cirrus (qui contribuent à
réchauffer) et celle de stratus (qui refroidissent). Le rôle des
poussières naturelles, industrielles et agricoles est également mal
compris, notamment dans la nucléation des nuages. De la même façon, on
constate que les teneurs en composés soufrés dans l'atmosphère ont décru
depuis trente ans, mais on connaît mal leur rôle, alors qu'ils sont des
agents potentiels de refroidissement. Il apparaît aussi que le rôle du
Soleil a été sous-estimé. Sans parler des effets possibles du rayonnement
cosmique galactique, comme viennent de le proposer, avec expériences à
l'appui, des scientifiques danois.
Mon collègue Le Treut lui-même soulignait dans son discours devant les
cinq Académies (Le Monde du 25 octobre) combien les modèles étaient
entachés d'incertitudes. Ce qui est positif dans tout cela, c'est que
l'Académie des sciences va organiser un débat contradictoire sur le sujet.
Pour la première fois, il sera possible de comparer les opinions des uns
et des autres. Ce débat entre scientifiques, et devant les autres membres
de l'Académie, permettra dans la sérénité d'établir non pas la vérité,
mais l'état des lieux. Ensuite, publication à l'appui, chacun pourra
juger.
J'ai connu des combats semblables lorsque, avec quelques collègues, je
défendais la théorie de la tectonique des plaques, en France, au début des
années 1970, face à une communauté scientifique majoritairement hostile.
Je fus calomnié, accusé par certains d'être un agent de la CIA chargé de
propager une théorie américaine d'autant plus qu'en même temps j'incitais
les Français à publier en anglais dans les revues internationales ! Plus
tard, j'ai défendu le rôle indispensable des observatoires volcanologiques
pour prévoir les éruptions, plutôt que le secours des "gourous". J'ai mené
d'autres combats dans ma spécialité, souvent seul ou presque, critiqué un
jour, honoré dix ans après. J'ai donc une certaine habitude de lutter
contre les majorités et de m'opposer aux "consensus", et je sais
qu'historiquement la science n'a fait de grand progrès qu'à travers de
grands débats. Je sais aussi que je peux avoir tort, et je n'aurai dans ce
cas aucune peine à changer d'avis, mais je suis sûr que le doute est par
essence porteur de progrès.
Mais que personne ne se méprenne, je ne suis nullement un défenseur du
productivisme. Je sais que l'homme malmène la planète, je sais que l'eau
est un problème, que le CO2 acidifie l'océan, que la biodiversité est
menacée, qu'il faut modifier nos pratiques, économiser la planète,
respecter la Nature. Je dis, simplement, ne nous trompons pas de combat et
prenons les mesures appropriées.
Je revendique haut et fort l'écologie réparatrice par opposition à
l'écologie dénonciatrice. Pour pratiquer la première, il faut séparer les
problèmes et les résoudre un à un. Comme on l'a fait pour le plomb dans
l'atmosphère, les chlorofluorocarbones pour la couche d'ozone, les
composés soufrés pour les pluies acides, etc. Dans l'écologie
dénonciatrice, on mélange tout : le réchauffement climatique, la
biodiversité, la pollution des villes, la population mondiale,
l'assèchement de la mer d'Aral, etc. Avec comme résultat de susciter la
peur... et de ne finalement rien résoudre, écrasé par l'immensité des
défis.
Je revendique le droit de dire que j'émets des doutes sur le fait que le
gaz carbonique est le principal responsable du changement climatique.
Horreur, au pays de Descartes, je revendique le droit au doute !
Climat : polémique entre académiciens
CAROLINE DE MALET.
Publié dans le Figaro le 14 mars 2007
Actualisé le 14 mars 2007 : 07h40
» qui nient l'origine humaine du
réchauffement.
LA FOIRE d'empoigne tant redoutée n'a finalement pas eu
lieu. Car ce qui, à l'origine, devait être un débat opposant Claude
Allègre, un des chefs de file des « sceptiques » sur le changement
climatique en France, et ses contradicteurs, n'en a pas été un. L'idée,
lancée en décembre à la suite de la polémique née des déclarations
tonitruantes de l'ancien ministre - il avait nié, dans L'Express,
le caractère anthropique (dû aux activités humaines) du réchauffement
climatique -, a finalement pris une forme quelque peu différente. Hier,
dans la grande salle des Séances de l'Institut de France, l'Académie des
sciences a organisé une « conférence-débat » consacrée au climat,
au cours de laquelle les uns et les autres ont exposé leurs positions,
suivie d'une « discussion générale ».
Le grand absent de cette réunion était Claude Allègre
lui-même. Mais elle était animée par un de ses proches, Vincent Courtillot,
directeur de l'Institut de physique du globe (IPGP), auquel l'ancien
ministre appartient, et Bernard Tissot (défenseur du consensus actuel),
afin de respecter un certain équilibre entre « ceux qui croient au ciel
avec un G au début et un C à la fin et les autres » (le Giec, le
groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), selon le
bon mot de Vincent Courtillot.
Le sujet a attiré du monde, de la présidente du CNRS
à une RMiste, ravie de se trouver assise sous le buste de Racine, en
passant par des étudiants. De fait, après avoir lancé l'idée de ce débat,
l'Académie a craint que la tonalité polémique des propos tenus par Claude
Allègre ne rejaillisse négativement sur son image. Aussi les choses
ont-elles été quelque peu balisées. Une première journée de préparation,
organisée à huis clos, a eu lieu la semaine dernière, lundi 5 mars. Les
nombreux orateurs ont répondu aux questions, transmises par écrit,
seulement en fin de journée.
Fiabilité des modèles
« Nous souhaitons tous que les choses ne
s'enveniment pas », confiait avant le débat d'hier Jean-Louis Le Mouël,
de l'Académie et de l'IPGP. Le nombre d'exposés précédant la
discussion a été limité à trois. On s'étonne simplement que les orateurs
« sceptiques » représentés au cours de ces deux débats
appartiennent en majorité à l'IPGP : Allègre, Courtillot, Le Mouël et
Fluteau.
Sur le fond, chacun a pu se forger sa propre opinion.
« Une des questions centrales est le degré de fiabilité des modèles
climatiques », expose Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de
l'Académie des sciences. Hervé Le Treut, membre de l'Académie et du Giec,
a longuement expliqué les améliorations passées de ces modèles et celles
qui restent à faire.
Deuxième principale pomme de discorde : l'origine du
réchauffement. Jean-Louis Le Mouël a représenté la voie des
« sceptiques », mettant en avant le rôle des variations d'activité du
soleil, du volcanisme, des rayons cosmiques ou du magnétisme, plutôt que
les variations de CO2 d'origine humaine, pour expliquer les variations de
température. Édouard Bard, professeur au Collège de France (CNRS-Cerege),
a, de façon très convaincante, répondu point par point à ces arguments.
Puis, au cours de la discussion, les questions ont
fusé. Pourquoi le Groenland était-il vert jusqu'au milieu du XVe siècle
et aujourd'hui recouvert de glace ? Une météorologue de Paris-VI
s'interroge : « Pourquoi les sceptiques croient-ils autant à 1/6e
de watt par mètre carré dû à l'effet du soleil et mettent-ils tant en
doute 2,4 watts par mètre carré dus à l'effet du CO2 ? » Hervé Le Treut,
qui s'est montré ouvert à la discussion, réfute pourtant les arguments de
ces derniers. « L'unanimisme de la communauté scientifique et notamment
du Giec mérite éventuellement qu'on s'y attarde. Car, sur le fond, il faut
être très ouvert. Mais je constate que les arguments avancés ne remettent
rien en cause. » Or, pour lui, la charge de la preuve incombe
désormais aux sceptiques. Marie-Lise Chanin, membre de l'Académie,
surenchérit : « Je suis très gênée par le fait qu'il existe une
compétition entre les causes anthropiques du réchauffement et l'effet du
rayonnement solaire. Les deux coexistent. »
« Ce débat était d'une très bonne tenue et je
trouve cela très important que la communauté scientifique débatte de ce
thème », a estimé la présidente du CNRS, Catherine Bréchignac, à
l'issue de ce débat. On regrettera cependant qu'il se soit focalisé sur
quelques thèmes assez restrictifs, tournant largement autour de l'activité
solaire. Mais, comme a conclu Vincent Courtillot, « il existe une
vision très largement minoritaire ; il est important qu'elle puisse
s'exprimer ».
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