ICCF 12 |
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International Conference on Cold Fusion |
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Du 27 novembre au 2 décembre 2005 |
Yokohama, Japon |
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Rapports | ICCF12 | |||||
ICCF10 | ||||||
ICCF9 | ||||||
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1 - Introduction La douzième conférence internationale sur la fusion froide ICCF12 s’est tenue à Yokohama au Japon. 88 personnes y ont participé. Elle était organisée par le Professeur Akito Takahashi. Bien que le nombre de participants ait été plus faible qu'à Marseille pour ICCF11 ou Boston pour ICCF10, la qualité des présentations était excellente, et des nouvelles importantes ont été apportées. La conférence suivante se déroulera soit en Russie, soit aux Etats-Unis en 2007.
2 - La production de chaleur 2.1 - La diffusion gazeuse
Arata
Arata a depuis
plusieurs années montré des grands dégagements d'énergie en faisant
l'électrolyse d'eau lourde avec une cathode de palladium creuse remplie avec
de la poudre de palladium nanométrique.
Li En 1989 Fralick et al. de la NASA ont réalisé une expérience de recherche de neutrons en pompant le deutérium contenu dans un purificateur d'hydrogène. Dans le cas où le système est rempli de deutérium à une pression de 14 atmosphères, la température monte de 383 à 400°C en 15 secondes. Il n'y avait aucun changement de température quand ils utilisaient de l'hydrogène. Li a réalisé une expérience analogue avec une feuille de palladium de 0.3g. Un excès de chaleur de 3 Watts est observé.
Clauzon
Il a décrit sa cellule
fonctionnant à niveau d'électrolyte constant et à température constante de
100°C. La quantité d'eau évaporée est mesurée par la perte de masse de
l'ensemble cellule et réservoir annexe. La puissance d'entrée est calculée
par un wattmètre. L'électrode est en tungstène avec 2% de thorium. La
calibration est faite avec une résistance.
2.2 - Les expériences d’électrolyse
El Boher
Ils utilisent la
technique d'électrolyse avec une tension sous la forme de "super waves",
c'est-à-dire des sinuso¨des sur lesquelles sont rajoutées d'autres
sinusoïdes, avec un aspect fractal.
Dash
Ils font des
expériences similaires à celles qu'ils faisaient précédemment, c'est à dire
électrolyse d'électrodes de palladium avec un catalyseur pour recombiner les
gaz. Mais la calorimétrie est plus précise, car ils utilisent un calorimètre
de type Seebeck (une grande quantité de thermocouples placés en série). Dans
ce système ils peuvent changer la température de la paroi externe du
calorimètre, et donc de la température de l'électrolyte.
Mizuno
Il y a quelques mois
une explosion s'est produite. Mizuno a décrit ce qui s'était passé. Il
commençait une électrolyse à faible courant dans une cellule de 1000 ml
en Pyrex qu'il utilisait depuis 5 années. Il y avait 700 ml d'électrolyte
0.2M de K2CO3. La tension était de 15 Volts et un
courant de 1.5 A. C'était au début de l'expérience, et en 40 secondes, la
température est montée de 20 à 80°C. Il a aperçu une lumière brillante et
une explosion qui a brisé la cellule et la paroi en Plexiglas de protection.
Il ne pouvait y avoir au plus que de 2 à 3 ml d'oxygène et d'hydrogène.
Dash
En ajoutant du titane
dans l'électrolyte 0,02 g/ml au maximum, il observe un accroissement de
l'excès de chaleur. L'analyse par microscopie électronique montre la
présence d'argent sur la cathode.
Biberian J'ai expliqué comment avec un système de chargement de cathode en phase gaz, nous n'avions pu atteindre qu'un chargement de 0.7 et pas d'excès d'énergie. Nous étions passés ensuite à un système où le deutérium passe de l'anode à la cathode. En appliquant la loi de Nernst qui relie le potentiel à la pression du gaz, si nous arrivons à abaisser ce potentiel, nous pouvons obtenir des pressions très élevées au moment de la formation de la molécule de deutérium, et donc une possibilité de réaction de fusion. J'ai montré que dans une expérience où la face gaz de la cathode était recouverte de zinc, un dégagement de chaleur se produisait proportionnel au courant.
2.2 – Stimulations laser
Violante
Ils font l'électrolyse
d'eau lourde avec comme électrolyte LiOD. L'expérience permet de mesurer la
production d'hélium-4, et d'exciter la surface avec un laser en incidente
rasante en faisant varier la polarité de la lumière.
2.3 – Faisceaux énergétiques
Kasagi En faisant interagir un faisceau de deutérium sur des cibles métalliques deutérées, il mesure le rapport entre la quantité de protons et de tritium produits correspondant aux deux chemins de réaction D+D. Ce rapport est légèrement différent de l'unité. Ses mesures montrent que le deutérium de la cible ne recule pas quand il est frappé par le deutérium incident. Ceci indique que c'est l'ensemble du cristal qui reçoit l'impulsion comme dans l'effet Mossbauer!
3 - Les rayonnements 3.1 – Electrolyse
Lipson
Il fabrique une couche
d'oxyde de palladium sur la surface du palladium de 20nm d'épaisseur par
oxydation avec une torche au propane. Il charge ensuite cette cathode en
deutérium par électrolyse jusqu'à D/Pd =0.7 avec un courant de 20 mA/cm2. Il
compare les résultats au deutérium avec une expérience identique avec de
l'hydrogène. 3.2 - Décharges plasma
Miley Ils font une décharge plasma dans une atmosphère de deutérium sous 10 Torr. C'est une décharge pulsée, avec une cathode de palladium. Les rayons X sont mesurés derrière une fenêtre de béryllium, qui élimine tous les rayons X d'énergie inférieure à 600eV. Ils mesurent des X d'énergie 600eV avec des décharges de 300 Volts, ce n'est donc pas une émission due au rayonnement de freinage. Il s'agit d'une émission cohérente de rayons X!
Karabut Des décharges plasma dans du deutérium ou de l'hydrogène à une pression de 10 Torr se produisent en utilisant des cathodes en Al, Sc, Ti, Ni, Mo, Pd, Ta et W à une tension de 1 000 à 2 500 Volts et un courant allant jusqu'à 200 mA. Lorsque la décharge est arrêtée, une émission X provenant de la cathode continue avec un faisceau d'énergie 0,5 à 20 keV. Dans certains endroits on observe des tâches intenses et petites qui ne changent pas de taille lorsque l'on éloigne le film, ceci montre qu'il doit y avoir une émission comparable à un faisceau laser X.
Karabut Des décharges dans du deutérium avec des tensions de 1000 à 1400 Volts ont permis de produire des excès de chaleur de 150%. L'analyse par spectrométrie de masse et par SIMS montre que les réactions se produisent dans une couche de surface de 1µm d'épaisseur.
3.3 – Monopôles magnétiques
Savvatinova Des traces anormales ont été observées sur des films X qui correspondent à ceux observés par Urutskoev. 3.4 - Neutrons
Lipson Lorsque la température du cristal passe au point de Curie 220K, une émission de neutrons est mesurée. Le projet est de fabriquer un générateur de neutrons de 106 neutrons par seconde.
4 - Les transmutations 4.1 - Diffusion gazeuse
Iwamura
Les expériences
précédentes qu'ils avaient fait avaient montré qu'au cours de la diffusion
du deutérium à travers le complexe de palladium, c'est à dire une feuille de
palladium de 100µm d'épaisseur recouvert de couches alternées CaO-Pd,
lorsque du césium est déposé à la surface, il se transmute en praséodyme.
Lorsque c'est du baryum qui est déposé, il se forme du samarium.
Kitamura Il a refait l'expérience d'Iwamura, mais inversée, c'est à dire que le deutérium est placé sous pression du côté palladium, et le côté multicouche côté vide. Les résultats obtenus sont similaires.
Yamada
Ils ont fait une
expérience similaire à celle d'Iwamura. Ils ont fait diffuser du deutérium
sous une pression de 10 atmosphères. Trois échantillons différents de
dimensions : 12,5x12,5x0,1 mm3 ont étés utilisés:
Li
4.2 – Electrolyse Toryabe, Mizuno, Ohmuri et Aoki Elemental Analysis on Palladium Electrodes after Pd/Pd Light Water Critical Electrolysis
Ils ont fait
l'expérience de Mizuno avec deux électrodes en tige de 1 mm de diamètre de
palladium et comme électrolyte du Na2CO3. L'expérience
a duré 15 jours, mais le point de fonctionnement choisi était celui du pic
de courant (quand on trace la courbe du courant en fonction de la tension,
le courant montre d'abord, puis redescend). L'analyse montre sur la cathode
du fer, titane, chrome, manganèse et nickel. Celani New Procedure to Make Active, Fractal Like, Surfaces on Thin Pd Wires. Nouvelle procédure pour produire des structures fractales sur la surface de fils fins de palladium. Arata obtient des taux de chargement supérieur à 1 avec des nano particules en mettant ces particules dans une matrice de ZrO2. Ces nano particules ont une structure fractale. Ils ont fait des expériences avec comme cathode un fil de palladium très fin. Ils rajoutent de la silice qui se dépose sur la cathode, et on obtient des taux de chargement élevés. Par ICP-MS on mesure de nouveaux éléments : Pt, Cu, Zn. Avec de l'eau lourde il y a une baisse du Pd-108. Conclusion: les nano structures sont importantes pour obtenir des forts taux de chargement.
4.3 – Transmutations biologiques
Vysotskii Il a fait se développer les bactéries Escherichia coli et Deinicocus Radiodurans dans un milieu de culture contenant de l'eau lourde et du MnSO4. Il montre un résultat très important : la baisse du Mn-55, et l'augmentation du Fe-57! Ces analyses ont été faites par Mossbauer et spectrométrie de masse.
5 – Le taux de chargement 5.1- La supraconductivité Lipson Evidence of Superstoichiometric H/D LENR Active Sites and High Temperature Superconductivity in a Hydrogen-Cycled Pd/PdO Le palladium est supraconducteur à T<1 mK. Par contre pour PdHx pour x>0.8 la température critique va de 1 à 9 K. Le chargement et de déchargement du palladium produit des dislocations jusqu'à 5.1011 /cm². L'énergie de liaison de l'hydrogène dans les dislocations est forte: 0.7 eV, avec une pression de 120 GPa dans les dislocations. Ils ont réalisé l'expérience suivante: 62mg de palladium 99,999% qui a été chargé et déchargé électrochimiquement en hydrogène plusieurs fois, puis recuit à 300°C pendant deux heures, laminé pour obtenir une épaisseur de 12,5 µm et enfin oxydé pour obtenir une couche de PdO de 20nm. Ensuite chauffé à 870°C. Des mesures de désorption thermique montrent que l'hydrogène est très lié dans les dislocations avec une énergie de 1.7 eV. Les mesures de susceptibilité magnétique montrent une transition supra conductrice de 18 à 40 K pour PdHx et de 40 à 70 K pour PdOHx.
5.2 – La résistivité McKubre Using Resistivity to Measure H/Pd and D/Pd Loading; Method and Significance Il a fait un rappel de l'historique de la courbe de la résistance du palladium en fonction du taux de chargement. Les nouvelles données montrent que les véritables taux de chargement sont légèrement inférieurs à ceux que l'on pensait. Il a montré aussi que le coefficient de résistivité thermique en fonction du taux de chargement est constant jusqu'à 0,95, mais monte ensuite très vite. Il montre aussi que ce qui est important c'est le taux de lacunes: à haute température il y a de nombreuses lacunes, à faible taux de chargement et à basse température il faut un fort taux de chargement. 5.3 - Fragilisation Lipson Enhanced First Wall Damage in ITER type Tokamak due to LENR Effects. Dans un Tokamak, la réaction de fusion D + T à He-4 + n produit de l'hélium, mais aussi des neutrons de 14 MeV qui interagissent avec les matériaux environnant et les fragilisent en volume. Ce phénomène est connu, et pris en compte dans la construction de ITER et des futures centrales de fusion. Par contre un phénomène connu des spécialistes de la fusion froide n'a pas été envisagé. Les ions D+ lorsqu'ils interagissent avec des métaux deutérés ont une section efficace beaucoup plus grande que celle prévue à partir des mesures faites dans le vide. A une énergie de 1keV, une amplification de 9 ordres de grandeurs peut se produire grâce à un effet d'écrantage par les électrons. Les ions deutérium interagissent avec le deutérium du métal pour former de l'hélium. Au bout de 10 années de fonctionnement, ce deutérium va diffuser aux joints de grain en suffisamment grandes quantités pour fragiliser le métal. 6 – Cavitation Le projet de la société IESI du Canada Le système de cette société a été expliqué par de deux conférenciers: Krivit Introduction to a Novel Method for Cold Fusion Condensed Matter Nuclear Reactions puis Vysoyskii Observation and Investigation of He-4 Fusion and Self Induced Electric Discharges in Turbulent Distilled Light Water Voici la synthèse de ces deux exposés: Cette méthode a été développée par Koldamasov de Russie et Yang de Corée, et industrialisée par la société IESI du Canada. Nous avons vu une vidéo de la démonstration qui a eu lieu en juin 2005 à laquelle ont participé outre Krivit lui-même, Fleischmann, McKubre et Hagelstein. Le système est très simple, c'est un petit tube de Plexiglas épais dans lequel est placé un diaphragme avec un trou d'environ 1mm de diamètre et de longueur environ 1cm. Un liquide, soit de l'huile de machine soit de l'eau très pure circule grâce à une pompe haute pression. Lorsque la pression est de 20 à 30 atmosphère la couleur du liquide à la sortie du diaphragme est de couleur laiteuse. Vers 30 atmosphères, le jet est transparent. Vers 40 atmosphères, la couleur redevient couleur laiteuse, vers 60 atmosphères, le liquide redevient transparent. Vers 70- 80 atmosphères, on observe un jet de couleur bleue de 6mm de diamètre et de 10cm de longueur. très parallèle. Des décharges électriques se produisent de part et d'autre du diaphragme avec une lueur bleue an amont du diaphragme. C'est de la cavitation avec sonoluminescence qui est produite. L'expérience est totalement reproductible, il n'y a pas de pièce métallique, pas d'électrochimie. Un excès de chaleur de 10 000% est observé. La couleur observée correspond à une température de 5000K. Dans le cas du fonctionnement à l'huile, la réaction proposée est celle d'une fusion entre les noyaux de C, N, O, H. Dans le cas de l'eau, du bore est rajouté, et la réaction proposée est: B-11 + H-1 à 3 He-4. En effet de l'hélium est mesuré dans ce genre d'expérience. 7 - Les théories 7.1 – Distribution des vitesses
Kim
7.2 – Résonance 8 – Conclusion Au niveau scientifique plusieurs avancées ont été faites : les résultats d'Arata sont spectaculaires et montrent qu'une diffusion de deutérium dans des nano particules de palladium permet d'obtenir un fort dégagement de chaleur. Kasagi a montré expérimentalement avec ses expériences de faisceaux de deutérium sur des cibles métalliques deutérées qu'il n'y avait pas de recul des noyaux formés par la réaction. En conséquence l'idée de l'absorption de l'énergie par l'ensemble du réseau, c'est-à-dire l'effet Mossbauer inverse était probablement l'explication de l'absence de rayons gammas. Kim de son côté a montré théoriquement qu'il y avait à basse température une queue de particules à haute énergie non négligeable qui peut expliquer l'origine de ces réactions à basse température. Les résultats obtenus au Canada avec des jets d'eau ou d'huile haute pression produisant de la cavitation et de la sono luminescence sont évidemment très prometteurs, mais il est nécessaire que nous en sachions plus pour pouvoir avoir une idée réelle de cette technologie. Ma compréhension du phénomène est maintenant la suivante. Pour qu'il y ait réaction nucléaire froide, il faut: un flux de noyaux de deutérium qui rencontrent des sites riches en atomes deutérium (atome voulant dire ici un environnement ou le noyau de deutérium est entouré d'électrons fournis par le métal). La réaction est non pas D+ contre D+qui est impossible à faible énergie à cause de la barrière de Coulomb beaucoup trop élevée, mais D+ contre D. Dans ce cas, les électrons font écran, et facilitent la réaction. Cet environnement de deutérium atomique doit se localiser dans des sites particuliers, probablement des surfaces, interfaces, joints de grain ou lacunes. Tout le travail important qui nous reste à faire est de produire ces sites particuliers. Cette conférence a aussi montré que le domaine des Réactions Nucléaires dans la Matière Condensée est maintenant entrée dans une phase nouvelle: reconnaissance du thème par les instances officielles: DARPA aux Etats-Unis finance certains travaux, expériences produisant des grands excès d'énergie: IESI au Canada, Arata au Japon. Il est probable que dans les années qui viennent le sujet rentrera définitivement dans les domaines scientifiques et industriels traditionnels.
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